Dopé par l’arrivée d’Opel-Vauxhall, le constructeur PSA a publié mercredi un chiffre d’affaires trimestriel en hausse de 31,4% à 15 milliards d’euros, mais la Chine a continué à peser sur les volumes de ses autres marques.
L’activité de Peugeot, Citroën et DS a toutefois progressé de 11,6% par rapport au troisième trimestre 2016, à 8,4 milliards d’euros, sous l’effet du succès de nouveaux produits et d’une montée en gamme, a indiqué l’entreprise dirigée par Carlos Tavares, en confirmant ses objectifs à horizon 2021.
Encore faut-il noter un effet de base, puisque le chiffre d’affaires de la division automobile au troisième trimestre 2016 s’était inscrit en forte baisse sur un an (-6,3%) sous l’effet conjugué de modèles en fin de vie et de changes négatifs après le vote du Brexit.
Au troisième trimestre 2017, le premier groupe automobile français a également bénéficié de l’apport de l’équipementier Faurecia, qu’il contrôle, à hauteur de 4,52 milliards d’euros (+6,6%).
PSA a intégré dans ses comptes l’ex-division européenne de General Motors (GM), avec ses marques Opel et Vauxhall, depuis le bouclage de ce rachat le 1er août dernier.
Leur activité en août et septembre a contribué à hauteur de 2,8 milliards d’euros au chiffre d’affaires trimestriel total, mais il faudra attendre les résultats financiers annuels, début 2018, pour connaître les conséquences précises de cette intégration sur la rentabilité du groupe.
Les résultats d’Opel-Vauxhall «pèseront de façon importante sur la branche automobile (de PSA) en 2017», a reconnu mercredi le directeur financier du groupe, Jean-Baptiste de Chatillon, en citant en outre l’effet d’un «marché britannique faible» sur ces marques.
Elles perdent de l’argent depuis le début du XXIe siècle et M. Tavares, en septembre, a pointé d’«énormes» déficits de compétitivité, le but étant de les remettre dans le vert d’ici à 2020. Un plan de redressement doit être présenté courant novembre.
Chine: «des mois» avant un redressement
Sans l’attendre, PSA a annoncé le 13 octobre un plan de 400 départs volontaires dans une de ses nouvelles usines au Royaume-Uni, soit le cinquième des effectifs de cette installation.
«Nos objectifs opérationnels restent inchangés», a souligné M. de Chatillon lors d’une conférence téléphonique avec des analystes financiers, en soulignant qu’ils concernaient le périmètre de PSA avant l’acquisition d’Opel-Vauxhall.
Les objectifs du plan «Push to pass» d’avril 2016 consistent en 4,5% de marge opérationnelle en 2016-2018 pour la division automobile et 6% en 2021, ainsi qu’en une progression du chiffre d’affaires de 10% à taux de changes constants entre 2015 et 2018 et 15% supplémentaires d’ici à 2021.
L’entrée dans le périmètre d’Opel et Vauxhall, qui ont écoulé 165.000 voitures et utilitaires en août et septembre, principalement en Europe, a permis à PSA d’augmenter ses ventes de véhicules de 23,8% lors du troisième trimestre par rapport à la même période de 2016.
En revanche, hors acquisition, les volumes mondiaux combinés des marques Peugeot, Citroën et DS ont légèrement reculé (-0,5%) à 677.800 unités, et ce alors que PSA s’est targué d’avoir gagné des parts de marché dans quasiment toutes les zones géographiques.
L’exception se trouve en Asie du Sud-Est, dont la Chine, premier marché automobile mondial. PSA y a vu ses immatriculations fondre de 28,8% au troisième trimestre, à 89.800 unités.
Sur les neuf premiers mois de l’année, ses volumes dans la région sont tombés à 242.000 unités, une dégringolade de 42,7% par rapport à la même période de 2016, alors que PSA ambitionnait d’atteindre le million d’unités vendues en Chine à l’horizon 2018, soit environ sa capacité de production sur place.
«Cela prendra encore des mois avant une reprise durable des ventes», a reconnu M. de Chatillon, alors que l’entreprise est en train d’assainir son réseau de concessionnaires et de réduire ses stocks.
«Nous sommes confiants dans le fait que la Chine retrouvera le niveau de performance que nous souhaitons», a ajouté le directeur financier, assurant que PSA et son partenaire et actionnaire Dongfeng «partagent le même diagnostic sur ce qui s’est produit dans notre co-entreprise et les mêmes vues sur la solution».
Le journal Les Echos a affirmé mardi soir que PSA réfléchissait à céder l’une de ses cinq usines chinoises, une information que le constructeur n’a pas commentée mercredi.