Le plan gouvernemental « Bienvenue en France », annoncé le 19 novembre 2018 par le premier ministre, a prévu une multiplication par plus de dix des frais d’inscription pour les étudiants étrangers dès la rentrée 2019. Cette information a fait couler beaucoup d’encre. Alors on en est où aujourd’hui ?
Parlons de ce plan !
Selon ce plan gouvernemental, savoureusement intitulé « bienvenue en France », les étudiants étrangers extracommunautaires (hors UE) inscrits à l’université ou dans une école publique dépendant du Ministère de la Recherche de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) verront leurs frais d’inscription portés, dès la rentrée 2019, à 2770 € au lieu de 170 pour la licence et 3770 € pour une formation en Master ou en doctorat contre 243 € et 380 € actuellement.
Pour Edouard Philippe, il s’agit que « les étudiants internationaux qui ne résident pas dans l’Espace économique européen paieront des frais d’inscription correspondant approximativement au tiers du coût réel de leur formation »
Depuis, on sait que ces frais seront appliqués uniquement pour les nouveaux-arrivants en France et non ceux qui sont déjà présents.
Un plan xénophobe selon les associations estudiantines…
Dès l’arrêté publié au Journal Officiel, les étudiants concernés qui le peuvent, des associations d’étudiants, d’enseignants et des association de défense des droits des étrangers n’ont pas manqué d’attaquer ce texte sur ses bases, devant le Conseil d’Etat.
Ainsi, selon cette loi, seules les universités qui attirent déjà les étudiants internationaux pourront en profiter. Ces mêmes universités affichent déjà des prix élevés et des couts exorbitants comme les universités de Paris ou les formations en ingénierie.
Pour faire passer la pilule, les experts de la Cour des Comptes suggèrent les mêmes propositions que ceux du Premier ministre pour l’augmentation des frais de scolarité des étudiants étrangers : quelques bourses en plus et la promesse d’un meilleur service.
Depuis cette annonce, les facultés se sont inquiétées car ce plan voudrait dire qu’au lieu d’accepter les meilleurs étudiants qui cherchent la meilleures formation, on chercherait à faire une sélection sur le critère de la richesse. Les étudiants qui venaient en France pour la qualité de l’enseignement ne seraient plus en mesure de venir. En effet, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, étant les pays qui apportent le plus les étudiants, ne pourront plus se le permettre. Non seulement parce que les coûts sont exorbitants, mais aussi parce que leur système bancaire ne permet pas la sortie de telles sommes en euros du pays.
Les facs ripostent !
Conscientes de l’importance de l’ouverture de l’enseignement supérieur français à l’international et de son excellence, plusieurs universités décident de ne pas appliquer cette hausse des frais de scolarité. Dès la déclaration du premier ministre, plusieurs universités ont déjà exprimées leurs refus.
Aujourd’hui, on parle de plus d’une cinquantaine d’universités qui affichent une exonération partielle des frais de scolarité et acceptent les étudiants internationaux au même titre que les étudiants européens.
Ces efforts ont déjà payés puisque la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, vient de lancer une consultation sur le sujet, qui devrait s’achever fin février. Il est donc possible que d’autres universités rejoignent les précurseurs ou que la loi soit retirée, du moins, partiellement !