Les dirigeants européens s’apprêtent à lancer une consultation sur la loi sur les services numériques après l’avoir mise en veilleuse dans le sillage de la pandémie de coronavirus, selon le Financial Times (FT) a rapporté lundi (27 avril), citant une source ayant connaissance des discussions.
Bruxelles demande un pouvoir élargi pour enquêter sur la manière dont les entreprises technologiques comme Google, Twitter et Facebook contrôlent les contenus illégaux en ligne et comment elles collectent et utilisent les données.
« Nous devons pouvoir regarder sous le capot », a déclaré la source. « Actuellement, nous n’avons aucun moyen systématique de savoir ce qui se passe. Dans les domaines de la désinformation ou des contenus illégaux, nous devons toujours croire l’entreprise sur parole ».
« Les gens en ont assez de cela », ajoute-t-elle. « Ce n’est pas comme si nous voulions leurs secrets, mais nous devons nous assurer que les domaines d’intérêt public sont vérifiés ».
Les commissaires européens chargés de la politique numérique – Thierry Breton, Vera Jourova et Margrethe Vestager – sont favorables à cette initiative, ont déclaré de nombreuses sources au Financial Times.
Les plateformes technologiques ont été louées par Bruxelles pour avoir rapidement supprimé les informations erronées sur le coronavirus. Les fonctionnaires demandent maintenant si les entreprises peuvent faire de même en supprimant d’autres contenus trompeurs.
L’eurodéputé travailliste Alex Agius Saliba, qui est en charge du rapport de sa commission sur la loi sur les services numériques, a déclaré que la réponse de Big Tech au coronavirus a démontré que les entreprises peuvent améliorer leurs efforts.
« Je suis totalement favorable à un système où la Commission européenne travaillera à un système où les consommateurs et les régulateurs auront plus d’informations sur le fonctionnement des géants technologiques. Nous devons avoir une image plus claire », a-t-il déclaré.
Cela fait 20 ans que l’UE a révisé les règles qui régissent l’internet, désormais dominé par les plateformes américaines. Il faudra peut-être deux ans après la consultation pour formuler de nouvelles règles, et il faudra probablement encore plus de temps pour appliquer les nouvelles politiques.
L’UE a annoncé en février qu’elle prévoyait de réorganiser la politique du marché numérique de la région, notamment par des mesures visant à limiter le contrôle des données par Google, Facebook, Amazon et d’autres entreprises de Big Tech.